Ces dernières années, les scientifiques s’intéressent de plus en plus aux effets des jeux d’argent sur le cerveau. Il n’y a qu’à voir le nombre d’études réalisées sur le sujet pour se rendre compte du vif intérêt que ces pratiques suscitent. Nous avons voulu vous fournir dans cet article un bilan de l’avancée des recherches afin de vous permettre de comprendre ce qui se passe dans notre tête lorsque nous nous frottons au hasard !
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Un cerveau bombardé d’informations
Si vous avez déjà parié dans votre vie, vous connaissez alors le frisson que procurent les jeux d’argent. Les rouleaux de la machine à sous tournent puis ralentissent, et c’est tout notre corps qui est en émoi. Le croupier retourne la carte sur la table de blackjack, et nos émotions sont à leur comble. La bille à la roulette est sur le point de s’arrêter sur la case gagnante, et le suspense nous met dans tous nos états. Si c’est notre corps dans son intégralité qui réagit, c’est avant tout notre cerveau qui est bombardé d’informations, comme l’explique le site www.casinossuisses.org.
Le chercheur de l’institut des sciences cognitives de Lyon Jean-Claude Dreher s’est intéressé à cette thématique. Avec des spécialistes du National Institute of Mental Health du Maryland, il a travaillé sur l’activité cérébrale déclenchée lorsque l’individu est sur le point ou non d’obtenir une récompense financière. Cette étude a permis d’identifier les réseaux cérébraux activés lors d’une potentielle obtention de gain d’argent, mais aussi lorsque cette dernière est liée à la réaction de surprise dans la détermination des résultats.
Bien que cette pratique soit parfaitement saine chez la plupart des individus qui s’y adonnent, les scientifiques ont établi grâce à ces études que la zone du cerveau activée lors de cette activité est la même que celle stimulée lors de la prise de drogue, d’où la sensation d’euphorie et de bien-être qui peut en découler. Mais que se passe-t-il exactement ?
Comment le cerveau réagit-il aux différentes phases du jeu ?
Les chercheurs impliqués dans l’étude précédemment évoquée ont observé l’activité cérébrale en cours chez les joueurs misant particulièrement sur des machines à sous. Ils ont ainsi pu distinguer 3 phases différentes :
- La présentation des stimuli, ce qui correspond à la période initiale d’observation de la slot et la considération des sommes mises en jeu ;
- L’anticipation pendant que la partie est en cours ;
- L’obtention ou non de la récompense.
Ce qu’ils ont découvert ? Dès la première phase – celle de l’apparition des stimuli – on peut déjà voir dans le cerveau des signaux transitoires qui prédisent la récompense avant même qu’elle n’existe. De la dopamine est alors libérée et crée une sensation d’euphorie et de bien-être.
La nouveauté identifiée par cette équipe, c’est que ces signaux vont également apparaitre à nouveau même lorsque la récompense n’est pas obtenue, c’est-à-dire que la partie est perdue. Ainsi, le joueur reste dans un état d’exaltation bien que son objectif n’ait pas été atteint, et est ainsi plus enclin à retenter sa chance.
Une question de génétique ?
Pour la plupart des individus, les jeux d’argent vont rester une activité annexe pratiquée rarement et toujours dans la mesure du raisonnable, alors que pour d’autres, il s’agira d’une habitude occupant bien plus d’espace dans la vie du joueur. Comment expliquer alors que certains soient plus portés vers les jeux de hasard ?
Les scientifiques ont trouvé que deux gènes en particulier sont responsables des niveaux de dopamine délivrés par l’organisme et de la vitesse de dégradation de cette hormone. C’est donc en partie la génétique qui poussera des individus vers certaines pratiques dont celle des jeux d’argent.