L’affaire russe va-t-elle emporter Donald Trump ?

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Avec la mise en accusation de treize individus et de trois organisations russes, plus aucun doute ne semble permis quant à l’ingérence de la Russie dans les élections présidentielles américaines dernières. Des agents du régime de Vladimir Poutine ont donc bien réussi à « semer la discorde » dans le système politique américain : une réalité longtemps rejetée par Donald Trump qui affirme désormais que lesdites accusations ne visent pas sa campagne.

Même si l’acte d’accusation précise déjà que certains Américains ont collaboré avec les Russes, l’enquête du procureur spécial Robert Mueller devra apporter la preuve irréfutable d’une collusion.

Si plusieurs indices connus de tous font pencher pour l’hypothèse d’une probable collusion, ces indices ne sont pas encore convaincants.

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Des proches de Donald Trump sont-ils complices des Russes ?

C’est la délicate question à laquelle il faut que réponde Robert Mueller preuve à l’appui. Même si plusieurs indices connus de tous font pencher pour l’hypothèse d’une probable collusion, ces indices ne sont pas encore convaincants, et Robert Mueller le sait mieux que quiconque. Indéniablement, Robert Mueller devra fouiner pour ressortir d’éventuels liens entre les Russes mis en cause et le clan Trump.

Pour faire avancer son enquête sur ce point, il peut compter sur Paul Manafort qui fut directeur de campagne de Donald Trump pour quelques mois. Ce dernier a empoché des millions en s’associant avec des proches de Vladmir Poutine en Ukraine et a tout intérêt à coopérer avec Paul Manafort qui détiendrait sur lui assez d’éléments pour qu’il passe le restant de sa vie en prison. Richard Gates, associé de Paul Manafort, George Papadopoulos, Michael Flynn et Roger stone n’ont peut-être pas encore tout révélé aux enquêteurs.

La relation entre Donald Trump et Michael Flynn est aussi particulièrement scrutée depuis l’éviction brutale, en mai dernier, du patron du FBI, James Comey, par le président. Ce dernier, dans une audition début juin devant le Sénat, qui avait sonné comme un coup de tonnerre à travers les États-Unis, a en effet affirmé que Donald Trump lui avait personnellement demandé d’enterrer une enquête visant Michael Flynn.

Donald Trump victime de chantage russe ?

L’autre point de l’enquête sur lequel travaille Robert Mueller est de déterminer si Donald Trump a entretenu des liens financiers peu orthodoxes avec des Russes ou si Vladmir Poutine détiendrait des informations sensibles exposant Donald Trump au chantage. En effet, nombre d’observateurs s’interrogent sur la réticence de Donald Trump à critiquer Vladimir Poutine.

Donald Trump, encore confiant, mais jusqu’à quand ?

Donald Trump peut compter sur une Russie « inflexible » et déterminée à tout nier en bloc comme quand Sergueï Lavrov, dans une interview accordée à la chaîne de télévision Euronews, affirme que Moscou « ne pouvait pas et n’est pas » intervenu dans la présidentielle Américaine. L’absence de preuves et de faits le confirme. La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, va dans le même sens, en qualifiant d’absurde l’inculpation de 13 citoyens russes pour ingérence dans l’élection américaine. Elle a, en effet, ce commentaire sur son compte Facebook : « Il s’avère qu’ils étaient au nombre de 13, d’après le département de la Justice américaine. 13 personnes se seraient ingérées dans les élections des États-Unis ?! 13 contre les milliards du budget des services spéciaux ? Contre le renseignement et le contre-renseignement, contre les technologies et les développements de pointe ? Absurde ? Oui »

Dans la même logique, Donald Trump ne souhaitait pas début janvier avoir un entretien avec le procureur spécial. Il a toujours réfuté la moindre collusion avec la Russie fustigeant une « chasse aux sorcières » et l’acharnement dont il serait victime. Mais, depuis peu, il souhaite être entendu sous serment par Robert Mueller.

Ulcéré par l’ombre qui plane sur la légitimité de sa victoire, Donald Trump met constamment en doute la crédibilité des enquêteurs. Il espère ainsi s’assurer que sa base d’appui reste inamovible. Il a également conscience que le jugement final du Congrès ou des électeurs sera politique et que les républicains hésiteront à le confronter.