Aliou Diallo : le choix de l’avenir et le rejet du système

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Aliou Diallo, le troisième homme de l’élection présidentielle malienne, incarne une perspective d’avenir pour la politique du pays. Sa capacité, tout au long de la campagne, à s’élever au-dessus de la mêlée pour lancer des propositions concrètes et radicales le positionne dans le siège du favori pour briser le système oligarchique en place depuis de nombreuses décennies au Mali.

Aliou Diallo n’est pas issu du sérail politique. C’est un self-made man, parti de rien pour bâtir l’une des entreprises les plus dynamiques du Mali, Wassoul’Or. Un entrepreneur qui a créé des milliers d’emplois au cours de sa carrière et qui a monté la première exploitation minière industrielle à capitaux majoritairement maliens du pays. C’est d’ailleurs son attachement au Mali qui l’a poussé à risquer sa carrière et sa crédibilité pour se lancer dans le pari fou de la présidentielle.

Un pari brillamment remporté puisqu’Aliou Diallo, inconnu du grand public en début d’année 2018, s’est positionné en troisième homme du scrutin, derrière les deux caciques du régime que sont Soumaïla Cissé et le président Ibrahim Boubacar Keïta. Et si plus de 8% des Maliens ont fait le choix d’Aliou Diallo, c’est en raison du message de rupture radicale que son programme portait.

Issu de la société civile et fin connaisseur du monde de l’entreprise et de l’économie, il a proposé aux Maliens une voie audacieuse pour sortir du marasme face au sentiment de résignation générale de la plupart de ses rivaux. Par un vaste programme d’investissements, il a donné des solutions concrètes pour relancer l’économie du pays tout en coupant à la racine les causes profondes de la tentation djihadiste qui gangrène de larges pans du territoire malien.

Face à sa candidature iconoclaste, c’est l’ensemble du système politique malien qui s’est ligué pour faire barrage au changement. Le président IBK, bien sûr, qui visait (et qui a obtenu) sa réélection, mais également certaines figures de la scène politique malienne dont certaines au sein de l’opposition qui ne pouvaient pas supporter de voir remis en cause l’oligarchie malienne.

Car tel est la source du problème au Mali. Depuis trente ans, les mêmes hommes avec les mêmes idées (qui ont toutes échouées) règnent sans partage sur le pays. Des hommes qui sont, selon les populations, responsables de la dégradation de la situation économique, du chômage endémique, du recul des services sociaux, et enfin de la montée en puissance des groupes terroristes.

C’est contre cette oligarchie qu’Aliou Diallo s’est présenté en candidat indépendant et libre. Son résultat à cette élection démontre que son message et son déterminisme commencent à être entendus par les Maliens pour qu’ils reprennent leur destin en main.