Dans les journées du 23 et du 24 octobre dernier, des événements sortants de l’ordinaire ont suscité de grandes indignations aux États-Unis et dans le monde. Il s’agit notamment de l’envoi de colis suspects chez des proches du parti démocrate. Dans ce qui ressemble à un acte terroriste, Obama, Clinton et les locaux de CNN ont été parmi les six personnes visées. Retrouvez ici tous les détails de l’histoire.
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Des colis qui inquiètent
Au total, c’est six colis contenant de potentiels engins explosifs qui ont été envoyés à des personnalités ciblées d’Amérique entre le lundi et le mercredi dernier. Selon les propos des chefs du FBI, ils semblaient inoffensifs, mais au moins une bombe artisanale était activée pour exploser. Dans la foulée, le président américain a dénoncé des actes odieux alors que les identités du ou des responsables restaient encore inconnues. La tension parait cependant palpable, quand on sait que les élections du mi-mandat sont imminentes, plus précisément dans deux semaines. Cette situation ne peut donc qu’enflammer la tension déjà très tendue entre les partis politiques. Selon les rapports de la police, les colis ont été retrouvés chez des proches du parti démocratique, dont :
- Le milliardaire progressiste George Soros, la bête noire des conservateurs ;
- L’ancienne candidate à la précédente élection présidentielle, Hillary Clinton ;
- L’ancien président américain Barack Obama ;
- L’ancien directeur de la CIA George Brennan (il a reçu un colis adressé à la chaine CNN) ;
- L’ancien ministre de la Justice d’Obama, Eric Holder (en raison d’une mauvaise adresse, son colis est allé chez la représentante démocrate de Floride, Debbie Wasserman Schultz) ;
- L’élue démocrate Maxine Waters.
Tous ces individus n’ont peut-être rien de commun, mais tenez-vous bien ! Ils représentent tous des personnes susceptibles de subir à juste titre la colère divine de Donald Trump.
La nature des engins
Qui dit bombe dit nécessairement « graves dangers ». Alors, quels dégâts ces engins explosifs ont-ils causés ou auraient-ils pu entrainer ? Aux dernières nouvelles, aucun des colis suspects n’a explosé. Mais, d’après le FBI, une bombe artisanale avec des tuyaux et des fils électriques était en phase de détonner. Les démineurs ont donc pris rapidement la situation en charge. Selon nos sources à la chaine NBC, les tuyaux de PVC contenaient effectivement une poudre. Celle-ci a été identifiée comme provenant d’un explosif à faible intensité ou d’un feu d’artifice. Le même colis renfermait des débris de verre qui auraient pu entrainer des blessures à l’explosion de la bombe. Qui en sont donc les responsables ? D’après les dernières nouvelles, une information que vous trouverez dans la rubrique actualité internationale de 24matins.fr, aucun suspect n’a pas encore été appréhendé. Cependant, on se rend bien compte que les colis ont été envoyés par la même personne. Ils se distinguent tous par des enveloppes jaunes à bulles, avec des adresses tapées à l’ordinateur et celle de l’élue démocrate de Floride Debbie Wasserman Schultz comme expéditrice. En tout point semblable à un fait terroriste, les autorités hésitent à le qualifier de tel. Mais, le maire de New York Bill de Blasio ne tarde pas à utiliser les termes « d’acte de terrorisme » pour dénoncer les incidents. Pour plus de précision, nous recevrons bientôt les avis du FBI.
Le grand perdant de l’histoire
Même si l’identité et les motivations des responsables des colis semblent encore inconnues, les suspicions ne manquent pas. En effet, de nombreux critiques visent le président Donald Trump à qui on reproche d’attiser la violence par sa rhétorique incendiaire contre ses adversaires et même les médias. Il se retrouve donc comme le premier accusé. Juste après la découverte des engins explosifs, les chefs des démocrates au Congrès américain, Chuck Schumer et Nancy Pelosi remettaient déjà sur table les affirmations répétées de Trump en faveur des violences physiques. À quelques jours des élections de mi-mandat, le président semble mal parti, et la tension n’est pas près de se calmer. D’ailleurs, tout parle contre lui. À maintes reprises, il a traité les médias d’ennemis du peuple et a invité ses supporters à attaquer quiconque se met en travers de son chemin en promettant de payer leurs frais juridiques. Depuis sa campagne électorale, les partis démocrates n’ont cessé de relever ses sorties très choquantes à l’encontre de ses adversaires. Ils lui reprochent ainsi d’inciter à la violence et de diviser le peuple. Une chose reste certaine, la rivalité entre Donald Trump et les démocrates ne s’arrêtera pas aujourd’hui.
Les diverses réactions
Quand un événement d’une telle envergure se produit sur le sol américain, les interventions et les sorties médiatiques ne cessent de fuser de toute part. Aujourd’hui encore, de nombreuses autorités et des responsables à divers niveaux n’ont pas manqué de donner leurs opinions. Dans cette lancée, le chef républicain du Sénat américain n’a pas tardé à dénoncer ces actes de « terrorisme domestique ». On reçoit le même son de cloche dans les propos du maire de New York qui soutient que les colis constituaient une volonté de terroriser. Voici quelques autres déclarations autour de cette affaire peu commune :
- Les chefs démocrates au Congrès accusent Donald Trump de cautionner la violence et de diviser les Américains à travers ses propos creux et ses actes ;
- Le chef républicain de la Chambre des représentants, connu comme la troisième personnalité politique la plus puissante des États-Unis a aussi condamné l’envoi des colis. Sur son compte Twitter, il déclare : « nous ne tolérerons aucune tentative visant à terroriser des personnalités publiques. Les responsables d’actes si répréhensibles doivent être traduits en justice » ;
- Sarah Sanders, la porte-parole de la Maison-Blanche à son tour dénonce des actes terrifiants et ignobles dont « les responsables devront répondre de leurs actes devant la justice » ;
- Le vice-président Mike Pence a aussi posté un twitte dans lequel il condamnait les tentatives d’attaques contre l’ex-président Obama, les Clinton, la chaine CNN et les autres personnalités. Pour lui, « ces actes lâches sont méprisables et n’ont pas leur place dans notre pays ».
Alors que les élections parlementaires du 6 novembre s’approchent, chaque parti cherche à marquer des points. Les démocrates espèrent notamment reprendre le contrôle de la Chambre des représentants et du Sénat afin de paralyser la présidence de Donald Trump. Quand ces événements interviennent donc en pleine campagne contre les principaux adversaires de ce dernier, la tension ne peut que monter.
La responsabilité des médias
D’après le président américain, les différents journaux jouent un rôle majeur dans la tension politique de ces derniers temps. Pour lui, les médias sont les premiers responsables du mécontentement des Américains. Il affirme d’ailleurs qu’« une grande partie de la colère que nous voyons aujourd’hui dans notre société est causée par le traitement intentionnellement inexact et imprécis des médias traditionnels, que j’appelle les Fake News ». Suite à son post sur Twitter, il a continué à reprocher aux médias leur caractère mauvais et hargneux. Si la situation est à ce niveau, c’est uniquement parce que les divers journaux n’ont cessé de publier les différentes déclarations des partis opposants. Il leur recommande vivement alors de mettre de l’ordre dans leurs affaires.
Les potentielles retombées de ces actes
Depuis quelques années, la violence politique ne cesse de monter aux USA. Ces derniers temps, on note :
- Un supporter de Bernie Sanders qui ouvre le feu sur des élus républicains qui jouaient au baseball, ce qui a entrainé des blessures chez plusieurs ;
- Une voiture qui fonce sur Heather Heyer et la tue alors qu’elle manifestait contre les néonazis à Charlottesville en Virginie ;
- Au début du mois, le président Trump qui a reçu des paquets contenant de la ricine, une substance toxique ;
- Un patron de restaurant anti-Trump qui refuse une table à la porte-parole de la Maison-Blanche ;
- Plus tôt dans la journée du 25 octobre, un nouveau colis qui a été intercepté à l’adresse de deux commerces de Robert de Niro, le célèbre acteur américain.
Face à ces nombreux actes visant à intimider les représentants de partis politiques, le président américain appelle à la paix et à l’harmonie. Mais, venant de Trump, il reste difficile de raisonner les voisins d’en face, l’extrême droite.