Lorsque l’on souhaite démarrer une entreprise, on pense assez rarement aux dispositifs possibles. On pense plutôt au statut juridique, au statut social ou encore à la fiscalité. En réalité, ce qui compte, c’est le potentiel du projet que vous menez, dans son secteur, sur son marché. La vraie question que tout entrepreneur doit avoir est : « Est-ce que mon offre de service ou mes produits rencontrent un besoin du marché ? ». L’Etat mais aussi les collectivités, certaines associations, les chambres consulaires sont nombreuses à proposer des solutions pour bien démarrer et valider la réalité de votre futur marché. On le sait, pour bien établir un business plan, le mieux est de bénéficier, un peu comme dans la reprise d’entreprise, d’informations chiffrées réelles. C’est la volonté de ceux qui proposent des services de couveuse d’entreprise comme le précise cet article. Zoom sur les avantages de faire un passage en couveuse avant de créer son entreprise.
Sommaire
<H2>Valider un business plan initial sans s’immatriculer</H2>
Un business plan, c’est la description complète d’un projet. On l’utilise d’ailleurs non seulement pour la création de son entreprise mais aussi pour lancer une nouvelle activité par exemple. A ce titre, il reprend plusieurs éléments essentiels pour se faire une idée aussi chiffrée des objectifs à atteindre. Il comprend ainsi un bilan, un compte de résultat prévisionne, une trésorerie prévisionnelle principalement. En fonction de la nature du projet, on pourra ajouter d’autres points importants comme les SIG ou le calcul du CA, du BFR. En couveuse d’entreprise, le statut de bénéficiaire d’un CAPE permet d’utiliser un SIRET pour l’ensemble des documents officiels que sont les devis, les factures, les avoirs, les conditions générales de vente, la publicité. Il est en quelque sorte locataire de l’organisme et peut à se titre utiliser les ressources de cette dernière.
<H3>Bilan, compte de résultat et trésorerie prévisionnelle</H3>
Ces trois documents sont particulièrement délicats à produire pour obtenir par exemple des aides au démarrage ou des subventions ; Il en résulte donc qu’en couveuse d’entreprise, système permettant de tester son activité de manière légale avec l’aide de professionnels de la création et de formations, il devient possible de vérifier que les chiffres que l’on se fixe sont atteignables. C’est également un gage de sécurité pour les potentiels investisseurs et organismes financiers comme les banques lorsque, pratiquement, l’entrepreneur qui le dispositif pour créer soit en entreprise individuelle ou soit en société.
<H2>Se faire conseiller et ajuster sa stratégie</H2>
Créer son entreprise, c’est naturellement s’exposer à de nombreux pièges. La solitude du chef d’entreprise qui s’en dégage, que ce soit au démarrage ou en période de croisière, est une réalité qui a déjà été étudiée à de nombreuses reprises par les professionnels. Profiter du dispositif de la couveuse d’entreprise, dans la mesure où votre projet est intégrable, c’est avant tout bénéficier de conseils, de coaching parfois, de formations également. On ne devient pas chef d’entreprise de manière efficiente sans faire un bilan sur soi-même et vous ramener à la réalité du marché, par l’échange et la mise en place d’indicateurs (KPI) est une chance indéniable pour assurer la réussite de son projet professionnel.
<H3>Bénéficier d’échanges avec d’autres entrepreneurs</H3>
En Couveuse d’entreprise, vous êtes aussi en contact d’autres entrepreneurs qui bénéficient du même système, un CAPE (Contrat d’Appui au Projet d’entreprise) initié par la Loi Dutreil de 2003. C’est donc l’occasion de trouver des opportunités business avec d’autres professionnels qui ont, comme vous, un SIRET provisoire attribué par la couveuse d’entreprises. C’est aussi l’occasion d’avoir des échanges plus informels sur les bonnes pratiques mises en place par les autres en matière de communication, de gestion ou même tout simplement d’organisation. C’est en effet par la mise en relation des individus, dans les clubs, dans les réunions proposées ou lors des formations que de nombreux messages importants peuvent passer.
<H2>Avoir des formations adaptées au métier de chef d’entreprise</H2>
L’animateur de couveuse pourra, entre les rendez-vous proposés pour avancer sur votre projet de création d’entreprise, vous proposer des formations plus spécifiques sur les compétences nécessaires pour un chef d’entreprise :
- Mieux maîtriser la gestion et les principes comptables. On pourra à ce propos utiliser les indicateurs les plus adaptés comme le chiffre d’affaires, les charges, les Marges sur Coûts variables, le seuil de rentabilité, le BFR pour la trésorerie, la lecture du bilan… ;
- Apprendre à faire un plan marketing avec des objectifs quantifiables. En utilisant les outils adaptés à la promotion de la marque ou des produits, il est ici possible d’avoir une formation courte assez intensive ;
- Se former à mieux communiquer, en employant les outils modernes comme le Web (Création de site Internet, référencement parfois, Social Media, etc.) mais aussi les outils mass media les plus utiles à votre activité.
- Des Ateliers pour mieux s’organiser car, comme vous vous en doutez bien, un néo-entrepreneur doit savoir tout faire.
Une formation ou atelier n’est en soi pas diplômante ici mais c’est plutôt une solution pour avoir des cas pratiques et mettre en place les techniques les plus adaptées à votre activité. On précisera ici aussi que le fait de passer en couveuse est intéressant pour les demandeurs d’emploi ; Ces derniers peuvent ainsi rentrer dans un dispositif leur permettant de garder leurs allocations chômage parfois. Il s’agit toutefois de préciser votre intention, après acceptation de votre passage, auprès du Pôle Emploi.
<H2>Y a-t-il des inconvénients à la couveuse d’entreprise ?</H2>
Nous vous dépeignons ici un système idyllique mais il faut ici présenter quelques inconvénients ou des contreparties légitimes. D’abord, le plus souvent, à l’instar des sociétés de portage salarial, les couveuses d’entreprises ont un coût pour le porteur de projet. Celui -ci peut varier, il est toutefois souvent calculé sur le chiffre d’affaires ou le résultat brut d’exploitation de la période. Ce taux varie donc et il oscille entre dix et quinze pour cent de ces montants en fonction des organismes. Cela dit, durant cette période, outre les conseils, vous bénéficiez aussi d’un service de comptabilité/gestion de votre entreprise test.
La communication que vous devez faire implique de rappeler votre statut : « Bénéficiaire d’un CAPE » mais aussi le SIRET de la couveuse. Cela peut avoir, sur certains projets, quelque chose de dérangeant dans la mesure où vos outils de communication devront être réadaptés en sortie du dispositif. Toujours dans le registre de la communication, les investissements que vous pourriez faire en sortie de couveuse seraient potentiellement non finançables par vos entrées en fin de couveuse. Il faudrait ici attendre le dernier compte de résultat de votre activité pour avoir le montant que vous pourrez ensuite investir. Notez également qu’il est préférable de prévenir le Pôle Emploi de cette rémunération (qui n’intervient qu’au bout de votre parcours dans le dispositif).
<H3>Règlement intérieur et respect de la loi</H3>
Le fait d’être obligé de respecter un également intérieur et de suivre scrupuleusement la loi au travers de la convention CAPE peut gêner aussi parfois certaines activités et entrepreneurs. Lorsque l’on entre en couveuse, on déclare certaines activités qui seront immédiatement assurée par l’assurance qui s’occupe de l’organisme. De ce fait, certaines activités nouvelles devront elles-mêmes être pris en charge par la Responsabilité Civile si elles devaient naître. De même, si vous êtes un entrepreneur du bâtiment, vous ne pourrez que difficilement avoir une couveuse pour vous assurer sur la partie décennale ou biennale, rappelons ici que l’on ne reste pas en couveuse. Si la loi propose jusqu’à trois ans de test, la pratique veut que les bénéficiaires d’un CAPE laissent assez vite la place à d’autres entrepreneurs en demande.
Le temps de passage varie donc en fonction des besoins mais s’il peut durer parfois trois ans, rares sont les couvés qui bénéficient d’une durée aussi longue d’accompagnement à la création d’entreprise. Sur ce point, nous vous conseillons de faire le point avec l’organisme concerné et de lui demander l’ensemble des modalités d’intégration et de maintien dans le processus. Si la convention CAPE a une structure type proposée par la loi, des aménagements et des clauses particulières peuvent être ajoutées en plus par la structure.
Pour en savoir plus, quelques sources utiles : https://www.pole-emploi.fr/actualites/le-dossier/pratique/creation-ou-reprise-dentreprise/creer-son-entreprise/les-couveuses-dentreprises.html