En quoi l’Ouzbékistan diffère-t-il des quatre autres pays d’Asie centrale dont le nom se termine par « stan » et qui faisaient autrefois partie de l’URSS ?
Tout d’abord, l’Ouzbékistan est le plus grand de ces pays en termes de population : il compte 36 millions d’habitants. Ensuite, son histoire ancienne : l’Ouzbékistan a conservé des mosquées et des madrassas (écoles islamiques) construites encore au XVe siècle, à l’époque de la dynastie médiévale des Timourides. Enfin, son président progressiste. Shavkat Mirziyoyev dirige le pays depuis sept ans et a été réélu cette année pour sept autres années, jusqu’en 2030. Pourtant, contrairement à certains de ses collègues des pays post-soviétiques, M. Mirziyoyev n’a pas encore basculé dans la dictature. Ce n’est pas son pouvoir personnel qui est sa priorité, mais le bien-être des citoyens du pays.
Sommaire
Mirziyoyev a changé le pays après la dictature de Karimov
M. Mirziyoyev a pris la tête de l’Ouzbékistan en 2016 après la mort d’Islam Karimov, qui avait dirigé l’Ouzbékistan pendant plus d’un quart de siècle, depuis l’époque soviétique. À la fin du régime de Karimov, l’Ouzbékistan se trouvait dans une situation difficile : les droits des investisseurs étrangers étaient bafoués, l’économie stagnait et la corruption était endémique. Il existait deux taux de change de la monnaie locale – un taux officiel sous-évalué et un taux du marché noir. Tous les hommes et les femmes politiques de l’opposition, ainsi que tout simplement les citoyens actifs, ont été emprisonnés. L’Ouzbékistan était connu dans le monde entier pour sa pratique du travail forcé dans les champs de coton. En septembre et novembre, des écoliers, leurs professeurs et des médecins ont été envoyés récolter le coton au lieu d’étudier et de travailler.
Après son arrivée au pouvoir, Shavkat Mirziyoyev a transformé l’Ouzbékistan. Il a libéré des prisonniers politiques, introduit un taux de change conforme au marché pour la monnaie ouzbèke, supprimé un certain nombre de monopoles d’État et simplifié les conditions de travail et d’imposition pour les entreprises. M. Mirziyoyev a amélioré les relations avec les voisins d’Asie centrale et développé la coopération avec l’Union européenne, la Chine, les États-Unis et le Moyen-Orient. Il a réussi à attirer des touristes et des investisseurs étrangers dans le pays. « Je garantis une protection fiable de vos investissements, l’inviolabilité de la propriété et le libre transfert des bénéfices », a promis M. Mirziyoyev aux investisseurs peu après son arrivée au pouvoir.
Le nouveau mandat de Shavkat Mirziyoyev permettra de poursuivre les réformes
Au cours du nouveau mandat présidentiel, M. Mirziyoyev prévoit de poursuivre les réformes. La stratégie de développement de l’Ouzbékistan, qu’il a approuvée, vise à doubler le PIB du pays d’ici 2030 et à porter les revenus des citoyens à un niveau supérieur à la moyenne mondiale.
Selon EU Reporter Shavkat Mirziyoyev entend atteindre ces chiffres en attirant les investissements étrangers, en privatisant les biens de l’État et en développant les exportations. L’Ouzbékistan peut doubler ses exportations pour atteindre 45 milliards de dollars d’ici 2030 grâce aux ressources naturelles (uranium, cuivre, or), à la transformation du coton et au développement des technologies de l’information. En outre, les entreprises étrangères qui ouvrent des sites de production en Ouzbékistan pourront exporter une partie de leurs produits vers les pays voisins.
Conclusion
M. Mirziyoyev accorde également une grande attention au développement du capital humain. Dans le contexte de la croissance démographique attendue d’ici 2030, il est prévu d’augmenter le nombre de jardins d’enfants et d’écoles, d’améliorer la qualité de l’éducation et des soins de santé, notamment grâce à la numérisation de ces domaines.