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Impact du Brexit sur les bourses internationales en 2016
A l’annonce de la décision des électeurs britanniques de quitter l’Union Européenne, un vent d’incertitude a immédiatement soufflé sur les bourses de Londres, naturellement, mais aussi de Paris, New-York, Francfort et même de Tokyo. Parmi les 40 organismes les mieux côtés à la bourse de Paris, le fameux CAC 40, ce sont les banques qui ont été les plus touchées : BNP Paribas perdait 17 % et la Société Générale chutait de 24,85 %. Alors que les investisseurs n’avaient de cesse de transformer immédiatement leurs Livres Sterling en Dollars ou en Yens, monnaies désormais jugées plus sures, les banques centrales tentaient de rassurer en rappelant notamment qu’un accord de 2013 entre les six plus gros organismes bancaires du monde les engage à se fournir mutuellement des liquidités en cas de crise. Peine perdue, puisque c’est avec un déclin de 10 % que la bourse de Paris fermait ses portes le soir du 24 juin 2016.
Les prolongations
Deux ans plus tard, à l’annonce de la signature d’un accord entre le Royaume-Uni et les 27 autres pays membres qui semble sceller le processus de sortie des Anglais, le CAC40 reprend son souffle et repasse, fin novembre 2017, au-dessus des 5000 points. Il suffira toutefois à Theresa May de reporter le vote du fragile accord de 600 pages par les députés du parlement de Westminster pour que la bourse de Paris, à l’instar du Dow Jones américain, recule immédiatement et perde 4.741 points en une heure. Rien ne favorise moins la santé boursière qu’un futur incertain : devant les itinéraires aussi nombreux que diamétralement opposés qui s’offrent aujourd’hui à la Grande Bretagne, le CAC40 vacille, hésite, et recule.
Prédictions économiques
D’après les prédictions du National Institute of Economic and Social Research (NIESR) britannique, l’économie du Royaume-Uni a tout à perdre en quittant l’Union Européenne. L’institut prévoit une chute de la croissance de 3.9%, soit l’équivalent du PIB du Pays de Galles, d’ici 2030 si le Royaume-Uni de Theresa May quitte la communauté économique européenne en conservant un accès au marché commun, contre une baisse de 5.5 % s’il quitte la CEE sans aucun accord commercial – le fameux No Deal. Toujours d’après l’institut, la meilleure solution pour la Grande-Bretagne consisterait à conserver sa place dans l’UE.
Les investisseurs et traders du monde entier attendent aujourd’hui avec impatience de découvrir dans quelle direction le parlement de Westminster va pousser l’économie britannique. Le rejet de l’accord de Theresa May par les députés signifiera incontestablement un nouveau recul des bourses européennes, mais la possibilité d’un nouveau référendum sur le Brexit qui suivrait cette décision pourrait bien relancer l’optimisme du CAC 40. Au contraire, si l’accord entre Londres et Bruxelles est accepté par Westminster, on s’attend à observer un grand retour de la bourse de Londres devant un avenir plus prévisible.