Les métiers du bâtiment, comme la maçonnerie, le carrelage, l’électricité, et la plomberie, exposent les travailleurs à un risque insoupçonné et gravissime : l’inhalation de poussières de pierre, riches en silice, peut conduire à la sclérodermie systémique. Cette maladie invalidante, encore sous-estimée, affecte la qualité de vie des professionnels exposés. Sans plus attendre, mettons la lumière sur ce danger peu connu qui guette les artisans du quotidien.
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Le lien démontré entre la silice et la sclérodermie systémique
Au cœur de ce risque se trouve la silice, présente dans de nombreux minéraux et libérée lors de travaux comme le découpage du béton ou la taille des pierres. Le Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Rennes, l’un des principaux centres de référence en France pour la sclérodermie systémique, suit 550 malades dans la région ouest. Une corrélation indéniable a été établie entre l’inhalation de silice et le développement de cette maladie, impactant notamment la peau et les poumons.
Les métiers exposés et les conséquences pour les travailleurs
Parmi les 120 patients représentatifs suivis par le CHU, 20 % ont respiré de la poussière de pierre dans le cadre de leurs activités professionnelles comme l’expliquent de nombreux blogs sur l’immobilier. Rappelons que les symptômes de la sclérodermie systémique se manifestent d’abord par une rigidification de la peau, débutant souvent au niveau des doigts, puis progressant au fil des mois. Cette fibrose peut également toucher les poumons chez 40 % des patients, entraînant une insuffisance respiratoire. Des professions telles que maçons, carreleurs, électriciens, plombiers, et même agriculteurs, sont particulièrement à risque. Le non-port du masque protecteur, souvent inconfortable, aggrave la situation, exposant davantage les travailleurs.
La responsabilité de l’employeur dans la prévention
Au-delà des avancées médicales, la responsabilité de l’employeur est cruciale. Les travailleurs exposés à la silice doivent bénéficier de mesures de prévention adéquates, comme le port de masques protecteurs et la mise en place de procédures évitant la dispersion de poussières. Aussi, il est impératif pour les employeurs de sensibiliser les salariés aux risques liés à la silice et de garantir la mise en place de dispositifs de protection appropriés.
En effet, comme l’explique EVRP, l’employeur doit mettre à disposition un Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels (DUERP), document essentiel permettant d’identifier et de prévenir les risques au sein de l’entreprise. Cette mesure, bien que souvent négligée, s’avère fondamentale pour assurer la santé et la sécurité des travailleurs exposés aux dangers des poussières de pierre.
La recherche pour améliorer les traitements et le dépistage précoce
Valérie Lecureur et Alain Lescoat, chercheurs au CHU de Rennes, mènent depuis 2015 des recherches visant à améliorer les traitements contre la sclérodermie systémique. Leur étude approfondie implique des analyses cellulaires, des collaborations internationales, et des essais chez la souris. Ils ont récemment identifié que la silice dans les poumons modifie le comportement de certains globules blancs, provoquant une inflammation et, ultimement, la fibrose. Toutefois, la méconnaissance persistante de la maladie au sein de la communauté médicale freine la diffusion des avancées de la recherche.